- besant
- Besant, m. acut. Qu'on dit par adjonction Besant d'or, est une piece de monoye d'or usitée és pays d'Asie et d'Afrique frontiere de la mer mediterranée, laquelle n'estoit marquée de coing au commencement, ains exposée au poids de l'ordonnance des Sultans des pays, et depuis fut marquée des coings particuliers d'iceux Sultans. Nic. Gilles escrit en la vie du Roy S. Louys, qu'il fut mis, et ceux de son armée, à rançon de huict mil Besants Sarracinois, par Melech Sultan qui les tenoit prisonniers. L'adjection de ce mot, d'or, {{o=dor}} semble inferer qu'il y avoit aussi des bezants d'argent. Mais non fait, car nous disons cent escus d'or sol, et l'Italien aussi Cento scudi d'oro; {{o=doro}} Ce qui n'infere pas pourtant qu'il y ait des escus d'argent. Le mot procede de Bysantium, qui fut le nom primerain de la cité qui est appelée Constantinople.Rois de France ont de long temps accoustumé en presenter treize à l'offrande de la messe de leur sacre à Reims. Et combien que lesdites pieces d'or n'ayent plus de cours, toutesfois pour entretenir l'ancienne coustume, le Roy Henry deuxieme de ce nom en fit tout expres forger treize pour son sacre, et furent nommez Bysantins, valans environ un double ducat la piece.Les Besants sont encore usitez és armoiries, comme on void en plusieurs anciens escus, et ne retiennent pas tousjours le metail dont originairement ils sont, ains souvent en couleur, ores de sable, ores d'azur, ou autre. Et l'ancienne tapisserie de la chambre du Thresor à Paris est semée de Bezants, maistre Jean Bacquet au narré de l'establissement de ladite chambre du Thresor, avaluë le Bezant d'or à cinquante livres tournois Françoises.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.